🎺Une sélection garantie sans trombone
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Guitar Hero, mais avec un joueur de trombone soûl. Voilà ce qui anime le Twitch game et affole les compteurs de vues sur YouTube en cette fin de mois de septembre. Mais soyez rassurés : vous ne trouverez dans ces lignes aucune mention de ce cuivre de malheur.
Si vous avez manqué le train, je veux bien entendu parler de Trombone Champ, la nouvelle sensation du Web qui nous fait incarner un tromboniste (trombonneur ?) devant réinterpréter des classiques de la musique… classique, justement. Et si je n'en proposerai pas dans la sélection du mois, c'est moins par snobisme que par contrainte. C'est vrai, l'intérêt du jeu réside avant tout dans l'incapacité du joueur ou de la joueuse à respecter correctement la partition. Écouter du Mozart pour écouter du Mozart, j'appelle ça un lundi. C'est un mélomane qui vous écrit.
Les meilleures OST de septembre 2022
Outer Wilds : Echoes of the Eye - Andrew Prahlow
Disponible sur PC, PlayStation et Xbox
Au risque de choquer, je n'ai jamais accroché à Outer Wilds. Ne me jugez pas : je suis clairement celui qui y perd le plus dans l'affaire. J'aimerais faire partie de votre club, pensez bien. Mais rien n'y fait. Plusieurs tentatives, et plusieurs abandons à cause de contrôles que je trouve imprécis, et un game design qui me frustre plus qu'il ne m'encourage à pousser la découverte plus loin.
Ce n'est rien, je me rattrape allégrement avec l'inoubliable bande originale composée par Andrew Prahlow. Mais, me direz-vous, Outer Wilds n'est pas un nouveau jeu, et son DLC Echoes of the Eye est sorti depuis bien longtemps lui aussi. Vrai, mais le gars Prahlow s'est décidé à balancer, comme ça, six nouveaux titres dans l'OST officielle du DLC.
Alors j'entends bien que ce n'est certainement pas le morceau le plus enjoué pour démarrer la sélection mensuelle. Mais vous savez quoi ? C'est moi qui décide. Nah !
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Splatoon 3 - Toru Minegishi, Shiho Fujii & al.
Disponible sur Switch
Splatoon, c'est le bordel. C'est du sucre fait jeu vidéo. Des couleurs qui pètent de partout, un sound design qui évoque une fête foraine remplie de chipmunks ivres. Je n'y comprends pas grand-chose, mais je sais qu'on y trouve toujours de jolies pépites musicales. Et le troisième opus qui est sorti début septembre régale, une nouvelle fois.
Il ne faut d'ailleurs pas aller chercher bien loin ce Anarchy Rainbow, qui ouvre en réalité l'OST plus ou moins officielle que l'on trouve uniquement sur YouTube (merci Nintendo, change rien).
Avec ses sonorités qui évoquent un joyeux carnaval (j'ai grandi dans le Nord, je vous assure que ça existe, des carnavals tristes), le titre nous transporte de sa bonne humeur. Et qu'est-ce qu'on fait quand on est de bonne humeur ? On tire sur ses amis calamars avec des pistolets à peinture, cela va de soi.
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The Wandering Village - NukeTan
Disponible sur PC
Le genre des city builder est peut-être celui qui innove le plus ces dernières années. Toujours un concept qui sort du lot. Toujours des hybridations qui cultivent l'intérêt des fans et attisent la curiosité des néophytes. Et The Wandering Village, qui est arrivé ce mois-ci en accès anticipé, fait honneur à la tradition.
Imaginez une sorte de Settlers croisé avec Shadow of the Colossus. Ici, vous devrez bâtir un village sur le dos d'une créature gigantesque et majestueuse, laquelle fournit de précieuses ressources nécessaires au développement de la colonie. Mais, vous l'aurez deviné, l'organisme vivant qui vous sert de pré-carré finit par s'épuiser. À vous de conserver la symbiose qui vous lie en arbitrant comme il se doit la gestion du camp.
Côté musique, on retrouve NukeTan. Un graphiste néanmoins plutôt doué des claviers, qui signe ici ce qui semble être sa première collaboration musicale à un jeu vidéo. On n'échappe évidemment pas à certains tropes de la musique propre aux jeux de gestion, mais certaines sonorités orientales et asiatiques contribuent à lui donner une identité. Notez que, comme le jeu dont elle est issue, la BO contient un certain nombre de titres encore en « work in progress ». Original.
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Slime Rancher 2 - Harry Mack, Monomi Park
Je suis passé à côté du phénomène Slime Rancher, dont j'ai appris avec la sortie de ce second volet qu'il bénéficiait d'une sacrée communauté d'acharnés du Flubber. Je ne juge pas. Moi aussi, parfois, j'aimerais m'enfuir sur une planète lointaine pour cultiver mon lopin de terre et élever un cheptel d'organisme gélatineux.
Mais ce qui m'intéresse le plus dans Slime Rancher, c'est à quel point sa BO que j'aurais imaginée limite bouffonne, est d'une placidité que je ne soupçonnais pas. Les thèmes composés par Harry Mack (pas le rappeur non) sont d'une douceur implacable, dont le curseur de l'espièglerie est impeccablement réglé à chaque variation (le même titre se décline en fonction du moment de la journée).
Une très belle découverte, qui en plus n'engage pas à devoir fréquenter des amas de slime chelous.
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Garden Simulator - David Shipplock
Disponible sur PC
Vous ne serez pas surpris·es de lire que j'ai lancé la BO de Garden Simulator avec autant de conviction qu'on ouvre un frigo que l'on sait déjà vide. Bien m'en a pris, puisqu'elle est étonnamment bonne, cette OST.
Composée par un certain David Shipplock qui, quand on voit la qualité du montage qui sert d'artwork au jeu, est probablement un ami de la famille, elle panache des petites balades à la guitare acoustique pour une ambiance ô combien propice à la chose potagère.
Je ne vais pas épiloguer sur Garden Simulator. Ça serait malhonnête à plus d'un titre, et vous n'en avez sans doute rien à faire. Je dirais juste que ce morceau m'a rappelé Dead Flowers de Townes Van Zandt, que l'on entend à la toute fin de The Big Lebowski. Et il ne m'en a pas fallu plus pour me coller un énorme sourire.
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Nine Noir Lives - Travis Ford DeCastro
Disponible sur PC
Sur un terrain aussi casse-gueule que le point n' click noir mâtiné d'humour, Nine Noir Lives semble s'en tirer avec les honneurs. Forcément inspiré de Blacksad, et par l'inoubliable Backbone sorti l'an dernier, le jeu développé à quatre mains en Afrique du Sud m'a surtout intéressé pour la qualité de sa bande originale.
Attribuée à Travis Ford DeCastro, qui se fait aussi appeler Edwin Mols, elle répond strictement au cahier des charges du genre. Du jazz noir, occasionnellement ponctué de quelques titres plus légers, probablement insérés pour satisfaire à la patine satirique du jeu de Silvernode.
Toujours est-il que les poils se hérissent lorsque, à 1 minute 11, la contrebasse vient nous assommer de sa gravité. Le meilleur titre de l'album, à n'en pas douter.
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Kaichu - Clark Aboud
Disponible sur PC, PlayStation, Xbox et Switch
On parlait d'originalité plus haut concernant les city builders. Il faut dire que les dating simulator en tiennent aussi une sacrée couche. Même si, en réalité, la variable est toujours un peu la même. Hatoful Boyfriend permettait de draguer des pigeons. Kaichu vous fait incarner des monstres gigantesques, façon Godzilla et King Kong, dans un jeu de drague bienveillant et inclusif.
Et qui de mieux pour mettre tout ça en musique que Clark Aboud ? Surtout connu pour avoir signé l'OST de Slay the Spire (ce qui n'a rien à voir), j'ai découvert l'Australien grâce à Kind Words. Un jeu où il s'agit d'envoyer à des inconnus des messages réconfortants pour qu'ils passent une bonne journée.
Autre ambiance ici. Aboud opte pour des compos ultra cheesy, façon Barry White cheap. Et ça fonctionne diablement bien !
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Beacon Pines - Matt Meyer
Disponible sur PC, Xbox et Switch
Si son pitch pourra évoquer Night in the Woods, Beacon Pines est décrit par le journaliste qui l'a testé pour Rock, Paper, Shotgun en ces termes « Si Winnie l'Ourson vivait à Twin Peaks ». Vous voyez le tableau : une sorte de jeu narratif à choix multiples, qui cherche à masquer l'angoisse, voire l'horreur (lite) derrière d'adorables personnages anthropomorphes.
Belle dans sa simplicité, l'OST offerte par Matt Meyer se repose essentiellement sur quelques notes de piano, éventuellement ponctuées de nappes délicates qui renforcent l'aspect inquiétant de certains environnements. Le titre retenu, en l'occurrence, est parmi les plus intéressants de l'album pour l'exploration qu'il fait de différentes sonorités absentes par la suite.
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Dome Keeper - Cameron Paxton
Disponible sur PC
Même pas j'y touche avec un bâton à votre truc. Unanimement décrit comme un « crack game », comprendre un jeu qu'on essaie « juste une fois, pour voir » et qui nous absorbe dans un vortex temporel dont on ne ressort que des mois plus tard, barbu et puant. Très peu pour moi. En revanche, je suis toujours fasciné par les musiques censées accompagner ce genre d'expériences chronophages.
En l'occurrence, le Texan Cameron Paxton s'est donné pour accompagner les pérégrinations des joueurs et joueuses dans le tréfonds de la planète qui les accueille. Jamais trop présente, toutes en nappes évasives, la bande-son nous cueille et ne nous lâche plus.
La bonne nouvelle ? La mention « vol. 1 » qui accompagne cet album suppose qu'il pourra être rejoint par d'autres compositions dans les mois à venir. Vous savez, quand vous serez barbu·es et puant·es.
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Bonelab - Michael Wyckoff
Disponible sur PC (VR)
J'en parlais dans une précédente édition : la VR est fatalement l'un de mes points morts en matière de jeux vidéo et, par extension, de musique de jeux vidéo. Toutefois, Bonelab, a fait suffisamment de bruit depuis sa sortie pour que je pense à jeter une oreille aux compositions de Michael Wyckoff.
Dans ce FPS un peu neu-neu au moteur physique particulièrement poussé, on parcourra les niveaux d'un étrange complexe militaro-scientifico-zombifio-osef avec d'assez jolies choses dans les oreilles. Plutôt variée, l'album du producteur d'EDM également connu sous le nom de R!OT n'hésite pas à faire de la place à des invité·es qui viennent poser leur voix sur ses nappes envoûtantes.
C'est notamment ce qui m'a plu dans My Control, sur lequel je clos cette sélection mensuelle.
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L'actualité du vinyle
Encore de belles nouveautés ce mois-ci dans la planète vinyle. D'abord, et j'en ai presque mouillé mes chausses : le pressage de la merveilleuse OST de Cult of the Lamb est annoncé ! Ce sera du côté de chez Devolver (en partenariat avec Laced), et ça arrive au deuxième trimestre 2023 pour environ 53€ avec la livraison en France.
Toujours chez les trublions du jeu vidéo, le cultissime Broforce s'annonce dans sa finesse habituelle pour le mois de février 2023 (environ 40€).
Annonce aussi colossale qu'inattendue, Blizzard se serait enfin décidé à éditer les bandes originales de WoW ! C'est le légendaire World of Warcraft : Wrath of the Lich King qui s'y colle le premier, avec cette somptueuse édition collector attendue pour la fin 2023 chez iam8bit. Comme d'habitude, on préférera passer par Black Screen Records pour ramener les frais de ports à 10€ plutôt que les 100$ demandés par le distributeur américain. Notez qu'une édition double LP est aussi annoncée, à 42€, et disponible chez nous à la Fnac ou chez Just For Games.
Retour en force également du côté de chez Night School Studio, qui offre enfin une nouvelle édition au formidable Oxenfree. La musique de scntfc s'annonce en début d'année 2023 chez Black Screen Records (42€ + FDP).
Chez les Allemands de BSR toujours, les très attendues OST de Astro's Playroom, Deltarune et un opportun repress de Undertale n'ont malheureusement pas fait long feu. On peut toutefois retrouver les derniers exemplaires de Deltarune chez Fangamer US, au prix de frais de ports importants et d'éventuels frais de douanes. À noter que Fangamer Europe référence ces deux dernières BO en « coming soon » et propose la livraison à 5€.
Le jeu n'a toujours pas de date de sortie officielle (on parle de début décembre dans les milieux interlopes)… et son vinyle non plus. Mais il existe ! River City Girls 2 et sa bande son qui sent bon les jupes à carreau, les Converse dégueulasses et le chewing-gum machouillé toute la journée arrivera chez Limited Run. Probablement courant 2023 – non, je ne me mouille pas.
Autre annonce intéressante : celle du pressage de la fascinante OST de Battlefield 2042. Ne levez pas les yeux au ciel et filez écouter ce trésor de drone et de musique expérimentale qui, très franchement, détonne complètement avec l'univers habituel de la licence. Signée Hildur Guðnadóttir et Sam Slater, elle arrive courant novembre grâce à Lakeshore Records. Mais ce dernier ne distribuant qu'aux États-Unis, on se rabattra chez Invada, au Royaume-Uni (48€) ou à la Fnac pour un prix plus raisonnable (30,99€).
Lovers in a Dangerous Spacetime, le sympathique jeu de coopération sorti en 2015 se paie le luxe d'une sortie en vinyle (à 900 exemplaires seulement) chez Mana Wave et Channel 3. Et puisqu'on parle de Channel 3, on pourra également retrouver l'OST de Deep Rock Galactic à partir de… maintenant !
Attendu pour 2023, l'album d'arrangements de Super Castlevania IV par Josh Willis vaudra autant pour la qualité de ses morceaux que la beauté sombre de son artwork. Il sera distribué en Europe par Black Screen Records (52€+10€ de livraison environ).
Restons dans les vieilleries, avec cette réédition attendue de Mother 2, qui débarquera chez vous au premier trimestre 2023 contre 54€ tout de même.
Au moins aussi légendaire que le jeu auquel elle s'accroche, la BO de The Last of Us a droit à un repress (forcément opportuniste à l'approche de la série) chez Music On Vinyl. Les éditions limitées sont déjà toutes parties chez l'éditeur, mais la Fnac en propose encore à moins de 30€. Livraison attendue début décembre.
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On se retrouve le mois prochain dans votre boîte mail pour plus de musique de jeux vidéo ! ✨